ATAVIQUES ECHOS
Parmi les muettes pierres
S’égosillant au soleil
Un écho cherche des oreilles
Pour pouvoir se taire
L’écho issu d’un ancien cri
Veut justifier sa naissance
Avant d’être réduit au silence
Il nous dit d’où il vient
C’est l’ ‘Anza’ de l’être cher
Qui dans sa silencieuse éloquence
Cherche une éclatante vengeance
Contre ceux qu l’ont interdit
Personne ne peut le tuer
Car avant de mourir
Il trouve une bouche où fleurir
Pour grandir et se perpétuer
Imbues de terre et de chair
Toutes les ruines d’hier
Se sont mises à chuchoter
A nous tous elles suggèrent
D’édifier les rangs solidaires
Pour préserver notre identité
Sous terre les racines enfouies
S’éveillent aujourd’hui
Pour donner la sève à la tige
Les bourgeons stimulent les vestiges
Pour qu’avril soit épanoui
Partout chez nous en Kabylie
Le printemps féconde la parole
Et libère son énergie
En vert il peint le symbole
Pour honorer le cri
PRINTEMPS NOIR
L’ubac frêle asile
Kabyle
L’adret adopte son écho
Credo
Rouge en amont sermon
Rouge en aval
Le mal
Torrent de sang
Innocent
Vallées éruptives
Revendicatives
Engrangent la récolte
Révolte
Des émeutiers imberbes
Haut le verbe
Fétus malmenés par les flots
Sanglots
Résistent naufrage
Même otage
Les collines se mobilisent
Malgré les traîtrises
Pour que le printemps noir
Bourgeonne d’espoir
CENDRE D’AVRIL
Cendre d’avril
Printemps kabyle
Pour un éveil
Jeunes indociles
Bravent le péril
Pour un soleil
Villages et villes
Un cri viril
Et sang vermeil
Narguent le chenil
Et les fossiles
Dans leur sommeil
LE NUAGE
D’où viens-tu donc oh nuage
Tu es tout emprunt de nostalgie
Je viens de l’autre côté du rivage
Le grand pays de tes envies
Sur le reflet de mon visage
Tu verras tout ce que tu oublies
Ta vallée ta montagne et ton village
Toute ta famille et tous tes amis
D’où viens-tu donc oh nuage
Tu es tout emprunt de nostalgie
Je viens du pays de tes mirages
Qui un jour t’a donné la vie
Je t’apporte un pressant message
Dans mon cœur tout meurtri
Votre Kabylie vit un dur veuvage
Depuis que vous êtes tous partis
D’où viens-tu donc oh nuage
Tu es tout emprunt de nostalgie
Je viens d’une contrée sans âge
Qui fut jadis un paradis
Aujourd’hui il n’y a que tueries et carnages
Tous ses meilleurs fils ont fui
Les autres sont retenus en otage
Et même l’espoir leur est interdit
D’où viens-tu donc oh nuage
Tu es tout emprunt de nostalgie
Je viens de là où les hommes sages
Ne peuvent guère donner leurs avis
Là où sévit une horde sauvage
Qui ne respectent ni la mort ni la vie
La misère le désespoir et la rage
Ont peint son ciel bleu en gris
D’où viens-tu donc oh nuage
Tu es tout emprunt de nostalgie
Je viens du pays de l’outrage
Où poussent bidonvilles et taudis
Là-bas tout est mensonge et trucage
On malmène même la démocratie
Je laisse gronder mon orage
Tes larmes et les miennes seront la pluie
D’où viens-tu donc oh nuage
Tu es tout emprunt de nostalgie
Toi et moi sans racine et sans ancrage
Sommes victimes d’un vent en furie
Nous ignorons le but de notre voyage
Apatrides loin de notre chère Kabyle
Il nous faut résignation et courage
J’en pleure pour te faire l’éclaircie
CRIS QUI GENENT
Aux cris qui gênent
Lacrymogène
Aux verbes hauts
Canons à eau
A la rue qui bout
Balles en caoutchouc
Aux jeunes rebelles
Balles réelles
Aux mutins
Le gourdin
A ceux de la fac
Boucliers et matraques
A ceux qui ont notre estime
Prison ou crime
Aux pantins
Club des pins
A ceux qui lèvent les bras
Assemblée ou sénat
A la coalition
Des promotions
Aux zélateurs
Villa sur les hauteurs
Etc.…… Etc. ……… Etc.
Oh les parias
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