squelettes d’EMPRUNTS
Avec des squelettes d’emprunts
Ils versifient des cataclysmes
Les rimes d’étranges parfums
Louent leurs mensongers charismes
Ce sont des orateurs hors normes
Qui mentent même en respirant
Mais malgré leurs tapages énormes
Personne ne croit à leurs slogans
Disgracieuses enflures toutes joufflues
Se pavanant dans les hautes sphères
Avec des gosiers immenses jamais repus
Se rient du bon peuple et de sa misère
Que d’indécentes richesses accaparées
Par ces momies écoeurantes indésirables
Le fruit de notre labeur est incarcéré
Dans une bouchée de pain très improbables
sepulture
Des sépulture éventrées
Les os limpides se sont évaporés
Pierres tombales incongrues
Dans un enchevêtrement ambigu
Donnent à satiété la tétée
A l’arbre généalogique étêté
Les anciennes tombes sont vides
Seules quelques prières en miettes
Dans le suaire sombre de l’oubli
S’imposent à nos regards absents
Trous et dalles complices
Et le ciel d’antan comme témoin
Esquissent des cordons ombilicaux
Où s’égarent des générations
Cimetières anonymes
Que l’on étale au soleil
Ossuaire longtemps bâillonné
Poussières d’ancêtres
Que le vent falsifie
Dites moi qui je suis
Ma vocation d’être
Mon ambition d’avoir été
Attisent les méandres
Où s’égare ma déperdition
Pourritures surannées
Des cadavres étincelants
Viennent irriguer les racines
Qu’on nous a léguées par testament
Saintes puanteurs
Comme graine
Dans les mains d’un semeur
Aïeux en décomposition
Féconde le sillon
Où pousseront des voies et des voix
regeneration
Le tronc pourri
L’arbre meurt
Est-ce la fin de la vie
L’œil a peur
Il compatit
Avec ardeur
Les racines enfouies
Pleines de vigueur
Bravent le déni
Une larme attendrie
Tout en douceur
Devient pluie
Et l’arbre refleurit
Dans la douleur
Une culture
Marginalisée
Dans sa sépulture
Se fertilisait
Devenue mûre
Elle explosait
Fin des temps durs
La langue ankylosée
Jette l’armure
Qu’on lui a imposée
Elle brave la censure
Elle va enfin oser
Elever ses murmures
Pour être et s’imposer
La famille qui avance
Dans les rets de l’oiseleur
Un verbe est pris au piège
C’est la parole qu’on assiége
Pour étouffer sa clameurs
Mais peut-on repeindre la neige
Et lui enlever sa couleur
Un verbe franc est l’exproprié
A cause de adeptes de la décadence
Lui qui a tant et tant travaillé
Est maintenant réduit au silence
Mais peut-on vraiment oublié
Le père de la famille qui avance
Les vigiles crocs aiguisés
Sont lâchés sur les villes
En démocrates ils sont déguisés
Pour épier tous les civils
Mais peut-on apprivoiser
Nos cris fougueux et virils
Les chercheurs d’os anciens
Assistent impuissants à la dérive
On les a remplacés par des chiens
Ame révolutionnaire tardive
Où sont donc les algériens
Les solstices sont barbelés
Par une vile engeance
Des barbares écervelés
Nourris au sein de l’ignorance
Ils se font pompeusement appelés
Emir oh quelle indécence
Le dernier été de la raison
Plein de rancœur et d’amertume
Gronde comme une funeste oraison
Seuls tes livres arme ultime
Luttent encore contre la déraison
Les expressions soulignées sont les titres des livres de Tahar Djaout
Le sang doute
Une ancienne goutte
Chétive, de sang doute
De sa progéniture
Une néfaste influence
Sur sa descendance
A corrompu sa nature
D’une entité confuse
D’une langue intruse
Et de beaucoup de censure
Naissent des générations hybrides
Avec des mémoires vides
Nourries de sève impure
Seule une graine inaltérée
Profondément enterrée
A su convaincre un fémur
Cet os ancien déterré
Va enfin pouvoir éclairer
Nos longues nuits obscures
De Siwa à l’Atlantique
Vaste royaume utopique
Est silencieuse sépulture
Ce cimetière malmené par l’histoire
Est devenu un immense dépotoir
Où on a jeté ma culture
Pour que la lignée soit vraie
Le tas doit rejeter son ivraie
Et éviter les sournoises impostures
Le Tassili musée à ciel ouvert
Dans l’aride et austère désert
Garde les rupestres gravures
Ses vestiges aujourd’hui peuvent
Vous fournir des preuves
Que notre race est pure
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